Michel Magne, né le 20 mars 1930 à Lisieux (Calvados) et mort le 19 décembre 1984 à Cergy (Val-d'Oise), est un compositeur, musicien français et interprète.
Compositeur de musiques de films français incontournable dans les années 1960 et 1970. De formation classique, mais d'un esprit musical très ouvert, il passe de la musique concrète à la variété (il accompagne avec son orchestre notamment Henri Salvador), puis à la musique de film avec 73 bandes sonores originales. On lui doit notamment Un singe en hiver, la série des Angélique, Les Tontons flingueurs, Les Barbouzes, Fantômas, Mélodie en sous-sol, Galia, Le Monocle rit jaune, et les musiques des premiers films de Jean Yanne (Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, Moi y'en a vouloir des sous, Les Chinois à Paris)... et aussi jadis le générique de l'émission Cinq colonnes à la une.
En 1962, il achète le château d'Hérouville dans le Val-d'Oise. En 1969, un incendie criminel dans l'aile nord détruit la totalité des bandes originales de ses œuvres, dont il ne possède aucune copie. Cet évènement est terrible pour le compositeur. Il décide malgré tout de recréer les œuvres disparues. Il lui faut pour cela un outil de travail. La même année, après de longs travaux d'aménagements, il installe donc un studio d'enregistrement professionnel dans les vastes combles de l'aile sud de sa demeure. Il invente ainsi le concept de studio résidentiel, très imité depuis, notamment dans les pays anglo-saxons (The Manor par exemple). Considérant l'investissement croissant auquel le mène son perfectionnisme, il décide d'en faire une structure commerciale. Après des débuts modestes, à la suite de T. Rex, de nombreux groupes et artistes viennent enregistrer chez lui, comme Pink Floyd (Obscured by Clouds), Grateful Dead, les Bee Gees, Jean-Christian Michel avec Kenny Clarke ; Michel Polnareff, David Bowie, Claude Nougaro, Jacques Higelin, Saint-Preux, Adamo, Nicoletta, Elton John, Alan Stivell, Ange (Le Cimetière des Arlequins), Il était une fois, etc., et font du Studio d'enregistrement Michel Magne à Hérouville le lieu d'enregistrement à la mode pour les plus grands groupes de l'époque.
Magne n'est pas un gestionnaire. Sa générosité, l'accueil fastueux qu'il réserve aux artistes venant chez lui le conduisent finalement à la faillite. Il est contraint de céder le château et de s'exiler dans le sud de la France. Ruminant cet échec, il ne se remet pas du sentiment d'avoir été injustement spolié d'une part essentielle de sa vie. Il se suicide avec des barbituriques le 19 décembre 1984, dans une chambre du Novotel de Cergy-Pontoise quelques jours après l'audience du tribunal de commerce qui allait définitivement mettre un terme à sa carrière, ayant perdu son procès. Ses cendres sont déposées dans la case no 1289 du columbarium du cimetière du Père-Lachaise.
En 2009, le réalisateur Jean-Yves Guilleux réalise le film documentaire Michel Magne, Le fantaisiste pop.